En 2023, une entreprise a été victime d’une attaque par ransomware toutes les 14 secondes. La cybercriminalité ne cesse d’augmenter et les types attaques informatiques se diversifient. Pour se protéger, il est indispensable de s’outiller avec des logiciels de protection performants et régulièrement mis à jour. Parmi ces logiciels, les solutions EPP et EDR sont des outils indispensables à toute stratégie de cybersécurité.
Entre les deux approches, quelle solution choisir ? La question n’a pas vraiment de sens. L’EPP et l’EDR sont deux composantes distinctes mais complémentaires de la stratégie de cybersécurité. Elles ne peuvent pas se substituer l’une à l’autre : leur combinaison fournit la protection la plus complète. Explications.
EPP et EDR : quelles différences ?
L’EPP, pour prévenir la menace avant qu’elle n’opère
L’EPP (Endpoint Protection Platform) est considéré comme la forme contemporaine des antivirus traditionnels, intégrant des fonctionnalités adaptées aux menaces actuelles.
Pour rappel, ces antivirus fonctionnent sur la base de signatures pour identifier les logiciels malveillants. Ils scannent les dossiers et les fichiers d’un système à la recherche de programmes malveillants dont ils sont capables de reconnaître la signature numérique. Inconvénients : l’analyse du système est une fonction chronophage, qui demande beaucoup de ressources à la machine. De plus, même si la base de ces antivirus traditionnels est mise à jour régulièrement, ils ne sont pas capables de lutter efficacement contre les menaces non-cataloguées dans leur répertoire de signatures. Enfin, l’émergence de menaces de plus en plus sophistiquées rendent les antivirus traditionnels insuffisants pour protéger efficacement les systèmes de l’entreprise.
C’est là qu’apparaît la plateforme de protection des endpoints (EPP). Cette solution offre une protection améliorée contre les menaces. Elle intègre des fonctions similaires à celles des antivirus traditionnels, auxquelles sont ajoutées des fonctionnalités plus modernes comme :
- La détection heuristique : elle consiste à décompiler le programme suspect et analyser son code source. Son code est ensuite comparé aux codes d’autres malwares connus. Si une grande partie du code se retrouve dans d’autres malwares, le programme sera reconnu comme un malware.
- Le sandboxing : il désigne le recours à des bacs à sable, ou des environnements isolés, pour tester et analyser les fichiers suspects afin de déterminer s’ils sont malveillants.
- L’analyse comportementale : elle vise à comparer l’activité des programmes et des utilisateurs à l’activité habituelle du système. En cas d’anomalie, le comportement du programme ou de l’utilisateur est identifié comme potentiellement malveillant.
- La vérification des IOCs (Indicateurs de Compromission) : informations rattachées à tous types de données pour détecter une activité malveillante les concernant : hash de fichiers, signature numérique, adresse IP, URL, nom de domaine…
- La surveillance de la mémoire : elle assure que les logiciels actifs ne corrompent pas la mémoire du système ou d’un autre programme.
Pour fonctionner, l’EPP collecte des données en temps réel sur les terminaux et les analyse. Il couvre ainsi le comportement des utilisateurs, le contrôle des applications et la sollicitation des ressources du terminal. Contrairement aux antivirus traditionnels qui ne réagissent que lorsqu’une signature malveillante est détectée, l’EPP adopte une approche préventive pour empêcher les intrusions en premier lieu. Il envoie une alerte de sécurité lorsqu’il détecte une anomalie ou une perturbation dans les schémas habituels, permettant une intervention rapide et efficace pour contrecarrer les menaces potentielles.
L’EDR, pour réagir en cas d’attaque
Pour rester protégé contre les attaques ciblées et aider les équipes IT dans leur mission de remédiation, l’EDR (Endpoint Detection and Response) est un outil essentiel. A l’instar de l’EPP, il surveille en temps réel l’ensemble de l’infrastructure informatique à laquelle il est intégré, et souligne toute anomalie ou activité suspecte pour réagir en cas de menace.
L’EDR offre une vue complète sur le système qu’il surveille, de bout en bout. Ce niveau de visibilité permet aux responsables de la sécurité d’approfondir les analyses effectuées par le logiciel et d’apporter des réponses plus efficaces aux incidents de sécurité. L’ensemble de ces actions se pilote depuis un tableau de bord unique, qui rassemble toutes les informations relatives à la sécurité de l’entreprise.
Pour agir, les solutions EDR reposent sur une gamme de mécanismes de protection approfondis afin de traquer les menaces, connues ou non. En recueillant et en analysant les données issues des terminaux de l’entreprise, le logiciel entraîne ses algorithmes à reconnaître les comportements anormaux ou malveillants. Grâce au Machine Learning, il s’adapte aux nouvelles menaces et tactiques d’attaques au fur et à mesure qu’elles se manifestent.
L’EDR est aussi reconnu par son aptitude à effectuer des analyses comportementales en temps réel. En étudiant constamment le comportement des systèmes et des utilisateurs, il identifie les activités suspectes, synonymes d’une intrusion ou d’une tentative d’attaque. Cette capacité à détecter les anomalies comportementales lui permet de repérer les menaces inconnues – celles qui n’ont pas encore été cataloguées ou qui ne correspondent à aucune signature de menace existante.
Enfin, l’EDR apporte une couche de protection supplémentaire en offrant des capacités de réponse automatisée aux incidents. Par exemple, en cas de détection d’un comportement suspect, l’EDR peut automatiquement isoler le terminal concerné pour limiter la propagation de l’attaque. Il peut également lancer des procédures de remédiation pour éliminer le code malveillant et restaurer le système à un état sain. Pour répondre aux menaces de manière proactive, il s’appuie sur plusieurs fonctionnalités comme la détection avancée de menaces, l’investigation des données d’incidents, le tri des alertes, la validation des activités suspectes et le threat hunting (la recherche proactive des cybermenaces qui sont présentes dans un réseau mais n’ont pas encore été détectées).
EPP et EDR, deux volets d’une cybersécurité plus active et efficace
Les limites de l’EPP
Malgré son efficacité contre les menaces connues, l’EPP présente des limites. Même s’il intègre des fonctionnalités modernisées, sa stratégie de détection repose sur la même approche que celles des antivirus traditionnels. Problème : la recherche de menace par comparaison avec des signatures de malwares connus est facilement contournable par les cybercriminels, s’ils utilisent les techniques appropriées.
Certaines cyberattaques et exploitations de failles de sécurité n’utilisent aucun fichier, les solutions EPP n’ayant rien à bloquer sont alors inefficaces. Les attaques multi-vectorielles avancées, qui se déroulent en plusieurs étapes, sont très difficiles (voire impossibles) à prévenir. Elles ne sont souvent détectées qu’une fois qu’elles sont en cours ou après les faits. Parmi les principaux inconvénients de l’EPP, on retrouve :
- La détection trop tardive : la détection EPP peut avoir lieu, mais seulement après que le cybercriminel a déjà partiellement ou totalement atteint son objectif et que la machine cible a été compromise, avec le blocage d’un seul aspect de l’attaque.
- Le manque d’explications : de nombreuses alertes peuvent être générées par la solution EPP sans qu’aucun point commun évident les relie entre elles. Les responsables sécurité ne peuvent pas visualiser les incidents ou les chaînes d’évènements liés dans leur intégralité.
- Le manque de réponses : une cyberattaque peut avoir été bloquée après avoir partiellement ou totalement atteint son objectif, sans que les responsables sécurité ne connaissent l’ampleur de la violation et sachent si elle a eu lieu sur d’autres machines ou si autre chose nécessite d’être nettoyé.
L’EDR comme solution complémentaire
Là où les plateformes EPP traditionnelles s’appuient principalement sur des modèles pré-enregistrés et des répertoires de signatures numériques pour arrêter les menaces connues, l’EDR va plus loin. Il intègre efficacement les nouvelles technologies d’IA, Machine Learning et d’analyse comportementale pour appréhender les menaces inconnues qui peuvent échapper à l’EPP.
Contrairement à l’EPP, l’EDR ne se contente pas d’analyser les comportements anormaux sur les terminaux. Il peut également prendre des mesures proactives pour mener des investigations supplémentaires, limiter les compromissions et neutraliser les menaces. Il s’agit dans ce cas d’isoler les endpoints compromis afin de bloquer la progression de l’attaque et permettre la résolution de l’incident.
La réponse de l’EDR est basée sur la réactivité et la proactivité pour garantir que toute menace potentiellement dommageable soit rapidement neutralisée.
EPP et EDR : une synergie pour une sécurité optimale
Tandis que l’EPP agit en prévention en recherchant les menaces recensées dans son répertoire pour les empêcher de s’introduire dans le système informatique, l’EDR agit en réaction pour identifier et stopper les activités suspectes ou n’étant pas encore cataloguées.
Si on les déploie en synergie, les deux solutions se répondent pour garantir une protection optimale. Lorsque l’EPP détecte une anomalie, l’EDR, avec ses capacités de réponse automatique, peut réagir immédiatement pour réduire la durée pendant laquelle le système est compromis. Grâce à ses analyses approfondies, l’EDR accélère l’identification des problèmes et de leur source, ce qui réduit le temps nécessaire pour y répondre.
La combinaison des deux solutions assure une couverture complète des systèmes d’information, en amont des problèmes grâce à l’analyse préventive, et lorsqu’une attaque est en cours grâce à l’identification et la réaction face aux menaces. L’EPP joue le rôle de la première ligne de défense contre les menaces connues, tandis que l’EDR agit en seconde ligne face aux dangers nouveaux et plus sophistiqués. Ce niveau de protection garantit la sécurité des systèmes face à un ensemble élargi de menaces, des plus communes aux plus avancées.
Depuis un tableau de bord unique, consolidant toutes les données analysées par les deux solutions, les responsables sécurité peuvent concentrer leurs efforts sur les alertes les plus pertinentes et améliorer en conséquence leurs protocoles de sécurité.
EPP et EDR : comment assurer leur efficacité ?
Faire un audit des besoins de l’entreprise
Avant de déployer des solutions EPP et EDR, il est essentiel de faire un audit complet des besoins en matière de sécurité de l’entreprise. Afin de bien cerner les menaces potentielles auxquelles est sujette l’entreprise, l’audit doit couvrir tous les différents aspects : identification de ses actifs numériques, évaluation des vulnérabilités et des risques existants, processus métiers qu’elle emploie, contraintes légales et réglementaires auxquelles elle est soumise.
À partir de cet audit, l’entreprise doit décider de la meilleure façon d’intégrer l’EPP et l’EDR à sa gouvernance de la cybersécurité. Cela implique de choisir entre l’utilisation d’une seule suite de cybersécurité regroupant les deux logiciels complémentaires, ou l’utilisation de plusieurs solutions spécialisées sélectionnées en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise.
Surveillance et ajustement des solutions de cybersécurité
L’intégration de l’EPP et de l’EDR n’est pas une opération ponctuelle. Au contraire, elle doit être considérée comme une étape s’intégrant dans un processus continu d’amélioration de la sécurité. Les solutions de cybersécurité doivent être configurées et paramétrées en fonction des besoins de l’entreprise, et doivent donc être régulièrement mises à jour pour pallier leur évolution ainsi que celle des menaces qui pèsent sur elle.
Surveiller l’efficacité des solutions EPP et EDR aide à identifier les points forts et faibles de chaque solution, de déceler d’éventuelles menaces qui échapperaient à la détection, et d’ajuster en conséquence les paramètres des outils de sécurité. Cela peut prendre plusieurs formes telles que :
- L’analyse régulière des journaux d’événements de sécurité : les solutions EPP et EDR génèrent des journaux d’événements qui contiennent des informations détaillées sur les activités de sécurité, y compris les tentatives d’attaques bloquées, les alertes de sécurité, les activités suspectes, etc. L’analyse régulière de ces journaux aide à évaluer l’efficacité des solutions en fournissant des informations précieuses sur le type et la fréquence des menaces auxquelles elles font face.
- Les tableaux de bord et rapports de sécurité : les solutions EPP et EDR offrent des tableaux de bord et des rapports de sécurité qui fournissent une vue d’ensemble des activités de sécurité. Ils montrent des KPI tels que le nombre d’attaques bloquées, le nombre d’incidents de sécurité et le temps moyen de réponse aux incidents. Ces indicateurs permettent d’évaluer l’efficacité des solutions et d’identifier les domaines qui nécessitent une amélioration.
- Les tests de pénétration et les exercices d’attaque : ces tests consistent à simuler des attaques pour évaluer comment les solutions EPP et EDR y réagissent. Ils aident à identifier les vulnérabilités et à tester la capacité de l’entreprise à détecter et à répondre aux attaques. Si les solutions ne parviennent pas à détecter ou à bloquer certaines menaces lors de ces tests, elles nécessitent une mise à jour ou nouveau paramétrage.
- L’examen des fausses alertes : les fausses alertes, qu’elles soient positives (activités qui ne sont pas réellement malveillantes) ou négatives (absence d’alertes sur des activités malveillantes), sont un indicateur important de l’efficacité de la solution de cybersécurité. Une solution qui génère trop de fausses alertes coûte du temps et des ressources, tandis qu’une solution qui laisse passer de vraies menaces laisse l’entreprise vulnérable.
Choisir et intégrer les bonnes solutions EPP et EDR à son système informatique
Lorsqu’il s’agit de choisir les bonnes solutions EPP et EDR pour votre entreprise, plusieurs critères ont leur importance.
Premièrement, il faut considérer la couverture proposée par les logiciels. Les solutions EPP et EDR sélectionnées doivent être en mesure de détecter, de bloquer et de répondre à un large éventail de menaces, connues ou inconnues. Il s’agit d’une première ligne de défense contre les cybercriminels, et elle doit être aussi complète que possible pour assurer votre protection.
Deuxièmement, l’ergonomie doit être un critère déterminant dans le choix de vos outils. Les solutions de cybersécurité retenues doivent être suffisamment simples pour être utilisées par les équipes de l’entreprise, qu’il s’agisse d’experts en sécurité informatique ou non. Une interface intuitive et une gestion simplifiée des alertes facilitent grandement le travail des équipes chargées de la sécurité des systèmes informatiques.
Troisièmement, la compatibilité avec vos systèmes et vos outils existants doit être optimale. Privilégiez des solutions EPP et EDR ainsi que des méthodes d’intégration qui respectent vos processus. Elles doivent permettre une circulation fluide de l’information dans l’ensemble de votre infrastructure pour des analyses et une capacité de réaction plus rapides.
Enfin, le coût est évidemment un facteur à prendre en compte. Non seulement le coût d’acquisition de la solution, mais aussi ceux liés à son déploiement, à sa maintenance et à sa mise à jour. Ces coûts doivent être cohérents avec les avantages que la solution vous apporte en termes de sécurité.
S’appuyer sur des experts : WithSecure intégré par Syxperiane
La sélection des bonnes solutions EPP et EDR n’est pas une tâche à prendre à la légère. Toutes les solutions ne se valent pas et leur pertinence dépend fortement du contexte spécifique de votre organisation. Faire un choix demande une compréhension approfondie des besoins de l’entreprise, ainsi qu’une évaluation minutieuse des différentes options disponibles sur le marché. Pour réaliser un audit complet des besoins de l’entreprise et lui conseiller les solutions les plus adaptées, il est préférable de se remettre à une société experte en cybersécurité.
Faire le choix d’une solution Up to Date
Withsecure, développeur de logiciels de cybersécurité de pointe, possède une connaissance approfondie des cybermenaces et des solutions logicielles pour y répondre. Depuis 35 ans, elle propose des accompagnements personnalisés pour les entreprises souhaitant renforcer leur stratégie de cybersécurité, de l’identification de leurs besoins à la recommandation des solutions adaptées. Avec sa suite WithSecure Elements, elle propose une plateforme cloud de cybersécurité conçue pour réduire les risques, la complexité et l’inefficacité. Cette solution combine efficacement les capacités de sécurité prédictive et préventive de l’EPP à la réactivité de l’EDR pour renforcer votre sécurité, de vos endpoints à vos applications cloud. La suite vous permet enfin de gérer toutes vos données de sécurité via une interface unique.
WithSecure Elements avec SYXPERIANE : l’assurance de choisir la bonne solution
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Recourir à des sociétés expertes est indispensable pour bénéficier d’outils Up to Date et en tirer un maximum de valeur. En parallèle, c’est sur elles que vous pourrez compter en cas de situations critiques. En passant la main aux experts WithSecure, vous pourrez surmonter les attaques les plus redoutables.